Quand les Jovaciens pourront-ils enfin monter dans le train (ou dans le bus) du XXIe siècle ?
Mentionnez le mot « transports » en présence de Jovaciens et, très vite, vous vous retrouverez confronté à une somme importante de doléances, souvent teintée d’une très vive insatisfaction…
En effet, outre la fréquence hors du commun des retards et autres suppressions de passage, la ville souffre d’une très importante hétérogénéité quant à l’offre de transport : si certains quartiers sont relativement bien dotés, comme le Centre, ce qui semble compréhensible, ou les quartiers du Petit-Jouy et des Metz, a contrario, les quartiers du Val d’Albian et du Parc de Diane sont particulièrement mal desservis.
Inégalité de service entre quartiers de la même ville… Pourquoi ?
Dans certains quartiers, jusqu’à trois lignes de bus peuvent circuler aux mêmes horaires pour desservir les mêmes arrêts et la même destination (on peut d’ailleurs s’interroger sur la pertinence d’une telle redondance), tandis qu’à l’inverse, au Val d’Albian et au Parc de Diane, l’unique ligne en service la journée en semaine a été supprimée le samedi.
La municipalité a motivé cette suppression de ligne de bus en invoquant la « rentabilité ». Au vu des dispositifs superflus déployés dans d’autres quartiers, et dont la mairie ne sait justifier le maintien, force est de constater que la stratégie d’optimisation des services concerne uniquement ces deux quartiers.
S’il est pertinent de rappeler, en considération des récentes crises énergétiques et de recrutement, que le maintien de dispositifs inutiles, coûteux, néfastes pour le trafic routier et pour les résidents, révèle de surcroît une absence totale de réflexion quant à la préservation de l’environnement, il est manifestement tout aussi primordial de souligner que par ailleurs, les habitants du Val d’Albian et du Parc de Diane, comme tout Jovacien imposable, sont également soumis à l’impôt sur le revenu et à la taxe foncière (qui a augmenté de plus de 39% au cours de ce mandat) et qu’ils financent donc aussi le dispositif de transports publics, dont la qualité du maillage, l’amplitude horaire des lignes de bus et la fréquence des passages devraient être équivalentes à celles dont les autres administrés de la ville bénéficient.
Dans les faits, au sein de ces deux quartiers, les administrés sont contraints de recourir à l’utilisation de la voiture pour suppléer le manque de service, tout en souscrivant parallèlement un abonnement annuel à une carte de transport pour eux-mêmes et pour leurs enfants, dont le coût considérable est totalement décorrélé de la qualité du service existant.
Il y a encore dix ans, lorsque le coût des abonnements était moindre, un bus, le GHP, circulait le samedi dans ces quartiers - que s’est-il passé entre temps ?
Pourquoi est-il urgent de se préoccuper de la qualité des transports dans la ville ?
Les difficultés de transport concernent les enfants scolarisés, au collège ou au lycée, les étudiants, les personnes à mobilité réduite, qui doivent se servir des transports de façon régulière, et aussi tous les travailleurs qui n’ont pas de voiture ou qui souhaiteraient réduire leur consommation énergétique en évitant d’utiliser leur véhicule pour se rendre sur le lieu de travail.
- Arriver en retard à son travail représente une menace certaine pour son emploi, et pour les étudiants des désagréments répétés avec les établissements scolaires, sans parler, pour ces derniers, de la durée des trajets en transport - en moyenne 50 minutes pour une distance d’environ 5 km - ou de la nécessité trop fréquente de devoir marcher avec leur lourd sac à dos quand les bus ou les trains font défaut.
Est-il tolérable qu’en heures creuses, ou encore à 7h30 ou à 18h00 ou 19h00 en hiver, des enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes, car leur seul bus ou train a été supprimé et qu’il n’y a aucune alternative que de marcher dans des rues quasiment désertes en zones forestières ou agricoles, ou d’attendre au minimum 20 minutes l’hypothétique passage suivant, sur des quais de gare vides (tels qu’à la gare de Vauboyen dont les bureaux sont fermés) ?
Une action concrète et des propositions de la part des habitants :
Il est important de rappeler que, comme les autres Maires de l’agglomération, la Maire de Jouy-en-Josas, dans le cadre de son mandat, siège en Commission Communautaire Versailles Grand Parc (VGP), et qu’au sein de ce conseil, elle est déléguée aux Transports et à la Mobilité.
Entre 2020 et 2023 à Jouy-en-Josas, quelques parents d’élèves scolarisés au collège et au lycée, ont remonté de façon formelle les problématiques liées aux transports dans la ville à la Maire, aux élus municipaux délégués à la jeunesse et aux transports, ainsi qu’à certains agents de Versailles Grand Parc et au prestataire Keolis.
En Mars 2023, un rapport détaillé, accompagné de solutions précises à étudier, a été produit par ces mêmes parents d’élèves, et envoyé à l’ensemble des interlocuteurs municipaux concernés (voir les liens suivants…Les transports à Jouy-en-Josas par ilot de quartiers (4.92 Mo) - Problématique transports Jouy - Parc de Diane/Val d'Albian (402.86 Ko))
En septembre 2023, l’agent en charge des transports au sein de Versailles Grand Parc, qui devait présenter ce rapport auprès d’Île-de-France Mobilités, a quitté ses fonctions et la Maire depuis lors n’a pas jugé nécessaire de revenir vers les administrés qui avaient travaillé sur le rapport pour les informer de la suite donnée à ce document, très fourni, ayant requis du temps et du travail - temps et travail qui auraient normalement dû être assumés et effectués par les élus locaux.
Plus grave encore, lors d’une réunion de quartier du 13 mars 2024 (un an après la remise dudit rapport), la majorité municipale n’en aurait fait aucunement mention si des habitants ne l’avaient pas interpelée dans ce sens, et la Maire et les élus concernés par le sujet ont réagi en affirmant qu’ils ne peuvent strictement rien faire pour apporter des solutions en matière de transport, n’ayant (a priori) aucune marge de manœuvre pour améliorer les services de transport existants, et en scellant le débat par un : « À Jouy-en-Josas on n’est pas à Paris ! ».
Pourtant quatre mois plus tard, pendant les Jeux Olympiques, les transports ont été d’une efficacité hors pair, y compris à Jouy-en-Josas.
Il est donc manifestement possible d’améliorer le service, et cela ne tiendrait donc qu’à la volonté et à la capacité des élus locaux de faire bouger les choses sur leur territoire - d’autant pour la Maire de Jouy-en-Josas qui porte en plus la responsabilité des transports et de la mobilité au niveau de l’agglomération.
Les défaillances dans les transports publics à Jouy-en-Josas entraînent des conséquences importantes, et impactent négativement l’attractivité de la ville pour les familles avec enfants en bas âge.
Bien que la municipalité affiche la jeunesse comme l’une de ses priorités, dans certains quartiers de la ville les familles partent et les écoles sont en péril - les commerces de ces quartiers en pâtissent également - et tout cela à cause des carences en transport.
L’attractivité du Parc de Diane par exemple (1 500 habitants environ), décline, malgré de belles infrastructures (piscine, cours de tennis, espaces verts...) et un prix du foncier plus accessible pour les familles que celui d’un pavillon sur la commune, car les parents susceptibles d’y acheter un appartement, justifient régulièrement d’y renoncer à cause du manque de transports, pour eux comme pour leurs enfants (on peut aisément comprendre qu’ils ne souhaitent pas devoir ou qu’ils ne puissent pas faire la navette à tout moment pour assurer les trajets scolaires de leur(s) enfant(s)).
Pareillement, les familles s’installent de moins en moins dans le quartier du Val d’Albian (plus de 500 habitants).
Ces deux quartiers connaissent aussi actuellement une véritable hémorragie, causée par le départ des familles avec enfants en bas âge déjà installées, et insatisfaites du fonctionnement des moyens de transport et craignant en plus à terme l’éventuelle fermeture des écoles maternelle et élémentaire du quartier. Face à ce phénomène, la majorité municipale propose, comme unique remède, la mutation prochaine de cinq appartements municipaux (de trois pièces a priori), situés à côté des deux écoles du Parc de Diane, en logements sociaux, agitant ainsi l’espoir, sans garantie, que des familles viennent s’y installer et que leurs enfants puissent fréquenter les écoles.
Mais qui peut sérieusement croire que ces quelques logements sauront vraiment répondre à eux seuls au besoin d’élèves, sur le court comme sur le long terme ? De plus, comment ces éventuelles familles qui n’auront peut-être pas, elles, deux véhicules par foyer, pourront-elles gérer l’ensemble de leurs déplacements quotidiens, sans une offre de transport efficiente ?
Que penser, d’une façon générale, du discours répété de la majorité justifiant la faiblesse de ses actions dans ce quartier au motif que le Parc de Diane est une propriété privée alors que ses habitants s’acquittent des impôts locaux au même titre que tous les autres Jovaciens ?
Constat : Un parc automobile qui « déborde » dans l’ensemble du quartier, induisant des problèmes de stationnement et de circulation, qui plus est pour les bus (rues rendues étroites par les véhicules garés tout le long), ainsi qu’un impact délétère autant sur le plan sanitaire qu’environnemental – sur la jolie carte postale de Jouy, on ne voit pas les particules fines...
Par ailleurs, d’ici 2030, le métro circulera quasiment aux portes de Jouy mais, si rien ne change, ces deux quartiers qui en seront pourtant les plus proches, devront, pour rejoindre la station de métro, prendre le bus pour aller en prendre un second à la gare de Jouy, dans un quartier, le Centre, qui souffre d’ores et déjà du trafic routier, ou bien s’y rendre directement... en voiture (pour celles et ceux qui conduisent) !
Pour remédier à cela, quelles solutions la majorité envisage-t-elle de mettre en place ?
Que peut-on encore espérer de l’équipe municipale majoritaire, quand celle-ci s’offusque, dans la communication institutionnelle (voir L'Imprimé de Jouy-en-Josas N°47) et dans les réunions publiques locales, de la mauvaise gestion opérée par la Région, mais qu’à la réunion de quartier du 13 mars 2024, face aux demandes appuyées de plusieurs habitants sur les problèmes de transports, perdant le contrôle du débat, elle vocifère de concert aux administrés qu’en gros, leurs demandes sont illégitimes, voire déraisonnables ?
Mais si la majorité municipale sait très bien faire connaître publiquement son mécontentement à l’égard de la Région concernant ce sujet, les parents Jovaciens concernés ne pourront que regretter son silence et son manque de soutien à leur égard, alors qu’elle porte la responsabilité de la qualité de vie de la commune.
Toujours en matière de communication, lorsque certains médias locaux annonçaient en juin dernier que le Conseil Départemental venait de supprimer, pour la rentrée scolaire 2024, la subvention de 150 € habituellement défalquée des frais de souscription à la carte de transport annuelle des collégiens yvelinois non boursiers, est-il acceptable que la Maire de Jouy-en-Josas, également Vice-Présidente du Conseil Départemental, n’ait pas pris soin, à défaut d’avoir pu défendre le maintien de cette subvention, d’en avertir immédiatement ces administrés qui, pour une grande majorité, en auront pris connaissance au moment de payer, sans donc pouvoir anticiper cette dépense supplémentaire en période de rentrée scolaire déjà lourde budgétairement ?
Certains Jovaciens, ayant appris que dans d’autres communes limitrophes les élus ont décidé de verser cette subvention aux familles concernées, ont d’ores et déjà sollicité la Maire dans ce sens. Espérons qu’ils seront entendus.
Conclusion :
Dans un monde en pleine mutation et dont l’avenir incertain oblige à repenser collectivement le présent, pourquoi Jouy-en-Josas, une ville de la région parisienne où le coût de la vie est très élevé, mais qui est censée offrir des infrastructures publiques en adéquation, ne pourrait-elle pas « monter dans le train » et serait-elle ainsi condamnée à reproduire les erreurs du passé ?
N’y a-t-il pas un non-sens à revendiquer la préservation d’un cadre de vie naturel quand rien n’est efficacement entrepris par les élus (le vélo ne saurait constituer une réponse satisfaisante) pour accompagner les habitants dans leurs déplacements « propres » et pour en encourager d’autres « à laisser leur voiture au garage » ?
Les Jovaciens sont en droit d’attendre de leurs élus que ces derniers développent et mettent en place des dispositifs tendant à soutenir vertueusement le dynamisme et l’attractivité de leur commune, les transports publics constituant un levier majeur, pour ne pas dire essentiel.
Et de se demander si la majorité municipale a sincèrement à cœur de servir les intérêts de la commune…